Bilan et perspectives de l’école d’été DIAS-ENSG Forcalquier Aout 2012

Par Raphaële HENO DIAS/ENSG

Des discussions informelles et une table ronde finale, que les stagiaires ont préparée par écrit, ont permis de faire un premier bilan et de dégager des perspectives. Les stagiaires notent que l’école d’été a permis de comprendre les principes de la photogrammétrie, les « tenants et les aboutissants » et de bien définir les termes techniques. Certains stagiaires ont d’ores et déjà prévu une phase de test pour évaluer l’adéquation des méthodes et outils à leurs besoins de production.

Tous les logiciels utilisés pendant la formation, hormis les logiciels commerciaux, ont été donnés aux stagiaires. Le DIAS envisage de distribuer bientôt de manière plus organisée les outils actuellement maintenus par Yves Egels. De même, un serveur micmac qui rendrait les traitements plus simples pourrait être amorcé cette année par un projet d’élèves de l’ENSG. On peut noter que certains stagiaires auraient apprécié de manipuler aussi des logiciels du commerce

Quelques stagiaires ont contesté l’amalgame que nous faisons entre les architectes et les archéologues, en soulignant que les chantiers traités par les archéologues, au contraire des sites architecturaux, peuvent être de très petite taille, et qu’ils sont parfois, en archéologie préventive notamment, éphémères. Il faut noter qu’il n’y avait qu’un architecte parmi les stagiaires, pour la plupart gravitant plutôt autour des métiers de l’archéologie (archéologues de fouille, topographes sur les chantiers, infographistes, historiens, archéologues du bâti). Il est vrai que seuls les archéologues du bâti étaient directement  concernés par les exemples pris sur le prieuré de Salagon, bien que les techniques enseignées soient transposables dans d’autres contextes. Le DIAS devra désormais inclure de nouvelles contraintes dans ses études sur le relevé par photogrammétrie rapprochée (objet de petite ou très petite taille, suivi d’un chantier en cours de fouille, relevé en « temps réel »). On parlera plutôt de photogrammétrie terrestre ou rapprochée, pour fédérer dans les groupes de travail aussi bien les architectes et les archéologues que les géologues ou les industriels…

Les outils tout automatiques permettant de produire avec du matériel léger des nuages de points 3D par corrélation dense d’images ont séduit les stagiaires, qui voient tous une application possible dans leurs travaux de relevés, notamment du fait de la rapidité de l’acquisition des données sur le terrain. Nombre d’entre eux connaissaient déjà les produits, pour en avoir entendu parler lors de colloques ou pour en avoir même produit via des serveurs ergonomiques comme 123DCatch, mais tous ont apprécié de comprendre les principes théoriques mis en œuvre dans cette technique, et les spécifications de prise de vues et de traitement qu’ils impliquent. Certains cependant ont exprimé des réserves sur l’utilisation de la chaîne apero/micmac, parce qu’elle demande aujourd’hui que l’on travaille sous linux (le portage sous windows est en cours). De même, les caractéristiques des produits plus classiques, comme les images redressées et orthorectifiées, sont désormais maîtrisées par les stagiaires. La stéréorestitution manuelle, que nous continuons de recommander pour une saisie rapide et ciblée de lignes caractéristiques ou de coupes, a malheureusement été un peu éclipsée par les techniques plus automatisées, d’autant plus qu’il est quasiment impossible en si peu de temps d’en maîtriser tous les aspects (acuité stéréoscopique, déplacement d’un curseur 3D dans le modèle, positionnement précis sur les lignes caractéristiques…).

Travailler ensemble sur des projets communs, comme cela a été plusieurs fois recommandé, permettrait d’insister davantage sur la pertinence de telle ou telle méthode de relevé selon les cas. En effet, tous les stagiaires réclament plus de communication entre les photogrammètres et les utilisateurs, via d’autres formations de ce type, des colloques, des tables rondes, des forums, et des collaborations pratiques sur le terrain. Une sensibilisation aux méthodes de relevé par photogrammétrie dès la formation initiale serait souhaitable, dès la deuxième ou troisième année de licence, comme cela est fait dorénavant pour les SIG. En attendant, des écoles d’été pourraient être proposées aux écoles doctorales. Les formations du catalogue externe de l’ENSG ont par ailleurs été signalées.

Plusieurs stagiaires ont regretté que la façon d’utiliser les produits de la photogrammétrie n’ait pas été approfondie, en dehors de la conférence finale. Notamment, mesurer, dessiner sur ces produits, les associer à des bases de données existantes en 2D ou 2.5D, les publier sur le web aurait pu faire l’objet d’un autre atelier. De même, les questions d’archivage et de pérennité des données auraient pu être discutées. Le DIAS pourrait organiser bientôt une journée qui permettrait de travailler le plus efficacement possible sur les étapes post-production.

Le risque que ces méthodes de relevé plus rapides entrainent des prescriptions de travaux de terrain allégés dans les appels d’offre a été évoqué. Or, tous insistent sur la nécessité de continuer à passer du temps sur le site pour s’en imprégner, afin d’en faire une analyse la plus complète et précise possible. La crainte que le temps de traitement des données acquises sur le terrain soit sous-estimé a aussi été exprimée.

Le DIAS est sollicité pour organiser un atelier de lecture/écriture des parties relevés et traitements des appels d’offre en archéologie.

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